En quête de blés
Du bleu, du rouge, du noir, du vert, des petits, des grands, des moins grands, des plus petits, des barbus, des pas barbus. Le champ de blé de Jean-François Berthelot ne ressemble en rien à l'image de ces étendues blondes et lisses des plaines céréalières de Beauce. « La biodiversité, c'est ça ! », dit-il tout émerveillé encore d'embrasser du regard son conservatoire du blé créé voilà huit ans et qui compte aujourd'hui plus de 300 variétés...
Des blés interdits à la vente
« C'est important d'inciter ces paysans à conserver cette biodiversité et à lutter contre le verrouillage du marché tel qu'on peut le voir aujourd'hui en Europe. Pour exemple, les trois quarts de la surface exploitée en blé sont accaparés par une dizaine de variétés françaises alors qu'il en existe plus de 200 ! », déplore Jean-François Berthelot. « Ces variétés répondent en outre quasiment aux mêmes critères de sélection : elles sont destinées aux bonnes terres et nécessitent l'emploi de béquilles chimiques. Voilà comment les semenciers qui commercialisent les semences mais également tous ces engrais et produits phytosanitaires exercent un véritable monopole sur l'agriculture », dénonce l'agriculteur bio engagé également en tant que faucheur dans la lutte anti-OGM. « C'est la même logique. Pourquoi aujourd'hui créer des OGM soi-disant pour lutter contre la sécheresse quand il existe déjà des variétés dans la biodiversité qui consomment très peu d'eau ? »