Le Sénat s’oppose aux toitures végétales
En mars 2015 de nombreux journaux et journalistes se réjouissaient d’un amendement adopté par l’Assemblée Nationaledans le cadre du projet de loi « pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages ». Cet amendement stipulait que tout nouveau bâtiment situé en zone commerciale devait avoir une 5ème façade, c’est-à-dire une obligation d’installer des dispositifs végétalisés ou de production d’énergies renouvelables sur toute ou partie des toitures.
Un an plus tard, et après un passage au Sénat, cet amendement a tout simplement été supprimé. Et pour cause, le Sénat y voit un impact négatif sur « la vitalité économique et sur l’emploi dans nos territoires » et argumente sur le manque d’études. Le Sénat clame que « la surcharge pondérale des végétaux ou des panneaux photovoltaïques nuirait au bilan carbone des centres et poserait de graves problèmes de climatisation et d’aérations, aboutissant à augmenter la consommation énergétique ». Le Sénat n’a donc pas entendu l’argumentation de la député Mme Abeille qui lors de la présentation de l’amendement devant l’Assemblée Nationale expliquait les nombreux bénéfices de cette 5ème façade : une meilleure isolation thermique en plus d’une production d’énergie qui pourrait couvrir les besoins énergétiques du bâtiment, la limitation du ruissellement (les toitures végétalisées augmentent la capacité d’absorption des eaux de pluie), la lutte contre les îlots de chaleur en ville et surtout la reconquête de la biodiversité. De plus, les industriels, qui critiquent le surcoût de telles installations, rentreraient néanmoins dans leurs frais sur le long terme.